Manifestations des profilages

Les membres de l’Observatoire des profilages ont publié des rapports et des vidéos publics exposant les récits et les vécus de personnes ayant vécu différentes formes de profilages. En voici quelques exemples.

Première édition du marathon Lumière sur le profilage racial (2020) de la Clinique juridique de Saint-Michel

Le 20 juin 2020, la Clinique juridique de Saint-Michel à mis sur pied un marathon de témoignages d’une durée de 12 heures consécutives en “live” sur ses réseaux sociaux afin de conscientiser la société québécoise à la question du profilage raciale et de la brutalité policière. Me Fernando Belton, Me Nada Boumeftah et le comédien Renzel Dashington étaient les trois animateurs principaux de cet évènement. Les réactions et les commentaires positifs à la suite du marathon ont incité la Clinique juridique de Saint-Michel à vouloir reproduire cet évènement afin de favoriser la poursuite de sa mission, qui est de combattre le profilage racial. La deuxième édition s’ en vient bientôt.

Nouvelles réalités, autant d’enjeux pour le respect des droits

5e portrait de la situation dans l’espace public montréalais (2020)

Le   profilage social, la judiciarisation des personnes en situation d’itinérance et le partage de l’espace public sont des enjeux qui mobilisent le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) depuis ses débuts. Dans ce portrait du RAPSIM (2020) on trouve de fragments de témoignages de personnes ayant souffertes du profilage social.

« Les femmes qu’on reçoit ont souvent de nombreux tickets, sont sous mandat, ont déjà fait de la prison ou ont beaucoup de conditions de libération à respecter. »

Maison passages

« J’ai des milliers de dollars en contraventions ; deux de 444 $. En ayant émis un bruit audible à l’extérieur d’une altercation policière. Plusieurs pour avoir dormi, mangé ou accidentellement renversé de la soupe. »

Jeune non-binaire en situation d’itinérance


Consultation portant sur la lutte au profilage social et au profilage racial dans l’agglomeration de Montréal

Entre les pages 17 – 20 du Mémoire présenté par la Clinique Droits Devant á la Commission sur la sécurité publique et la Commission sur le développement social et la diversité montréalaise (juin 2017) découlent des témoignages entendus, des expériences et histoires de vie recensées par les intervenantes de la Clinique ou encore par des partenaires communautaires.

« Une personne en situation d’itinérance d’origine jamaïcaine nous a témoigné se sentir particulièrement surveillée par les policiers.  En plus de recevoir des constats d’infraction liés à l’occupation de l’espace public, elle se fait couramment questionner par les policiers. Elle sent que ces interpellations sont non seulement liées à sa situation de précarité, mais aussi aux préjugés que les policiers peuvent avoir quant à son origine ethnique, par exemple qu’elle vend de la drogue. »

Par profilage social on entend le traitement différencié d’une personne en raison de sa condition sociale, un motif énuméré à l’article 10 de la Charte québécoise, par une personne en autorité (service de police ou service de sécurité). 

Profilage racial

Ils m’ont humilié

François Ducas, un enseignant vivant à L’Assomption, a porté plainte en déontologie policière et à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse se considérant victime d’abus d’autorité relevant du profilage racial. M. Ducas a relaté les évènements ayant eu lieu le 14 juin 2018 pendant la séance de conciliation en déontologie policière, ces faits apparaissent dans un rapport qui sera prochainement rendu public par Lakay Média.

Il souhaite obtenir un remboursement des 631 dollars et un dédommagement pour atteinte à ses droits et à sa dignité. La Ville quant à elle maintient ne rien avoir à reprocher aux forces policières : Lakay Média

« Plusieurs fois, je me suis fait intercepter en allant au travail. Toujours le même modus opérandi : Est-ce que le véhicule BMW m’appartient, ayant l’apparence jeune, qu’est-ce que je fais ou si ma ceinture est bien placée. Alors, comme citoyen, j’ai le droit de contester pour dénoncer ces pratiques abusives vis-à-vis des communautés noires.

Le 8 décembre 2017, j’ai appelé le 911 pour dénoncer les agents de police qui m’ont profilé. Comme citoyen, c’est mon devoir de me défendre contre cette injustice dont les noirs sont souvent victimes des policiers qui ne possèdent aucune connaissance des communautés culturelles.

Les trois policiers dont Mme St-Sauveur, Déborah, Mme Gazelle, Stéphanie et le sergent Groulx alias Jonathan Edmond n’ont pas été en mesure de m’expliquer la raison de leur intervention à part de me menacer de me mettre en état d’arrestation. Lorsque j’ai dit que je vais dénoncer ces abus, le policier Jonathan a rétorqué que je peux me plaindre à qui je veux et il s’en fout. Il était fier avec son petit sourire en coin. Ils m’ont humilié en me fouillant, ils m’ont menotté sous les yeux de mon élève qui faisait un stage dans le commerce en face sur le Boulevard Brien. Ensuite, j’ai eu droit à 631 dollars d’amende pour entrave et insulte.Quel est le prix à payer pour le profilage racial vu que cette pratique est illégale selon la loi ? Aujourd’hui, je peux dire que je suis fatigué moralement d’abus de ces policiers de Repentigny ».

François Ducas

Profilage politique

Les témoins nous parlent : perceptions et conséquences des interventions policières

Dans ce rapport de la Ligue des droits et libertés, de l’Association des juristes progressistes et de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (avril 2013) plus de deux cents personnes ayant observé ou expérimenté le travail policier ont parlé de leurs états affectifs et de leurs effets psychologiques après les répressions. Le rapport Répression, discrimination et grève étudiante : analyse et témoignages donne une voix aux personnes victimes qui ont communiqués leurs émotions, sentiments et impressions vécus. (Pages 33-39).

« J’ai été traité comme un trophée de chasse lors de mon arrestation et de mon identification par prise de photo. Les policiÈres m’ont arraché au passage mon carré rouge pour le piétiner. Après avoir passé la nuit en cellule sans accès à mes médicaments, nu-pieds sur un plancher de béton, sans couverture et chauffage, j’ai été enchaîné jusqu’aux chevilles et serré exprès pour faire mal, j’ai subi beaucoup de pression, d’intimidation, des commentaires injurieux ainsi que des menaces lors de mon interrogatoire qui a eu lieu malgré l’absence de mon avocat. »

Manifestant arrêté lors du congrès libéral à Victoriaville.

Share This