D’un point de vue sociohistorique, la conception de l’itinérance chez les hommes s’est longtemps limitée à la figure du « hobo » (Anderson, 1923) ou du « clochard » (Gaboriau, 1993). Jusqu’à la fin des années 1980, l’itinérance au Canada était surtout considérée comme un phénomène qui affectait presque exclusivement les hommes seuls qui se retrouvaient exposés, de façon chronique et visible, dans la rue (Gaetz et al., 2016). Or, les travaux actuels révèlent une diversification des expériences chez les hommes en situation d’itinérance selon l’âge (MacDonald et Roebuck, 2018 ; Lipman, 2009 ; Sagaert, 2012), l’orientation sexuelle et l’identité de genre (Côté et Blais, 2019 ; Choi et al., 2015), le parcours migratoire (Chiu et al., 2009 ; May, 2015), les situations de handicap (Oakes et al., 2008 ; Picard et al., 2011) et les réalités autochtones (Brown et al., 2007 ; Patrick, 2014). Ce constat pointe vers une analyse de la pluralité des parcours de vie des hommes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir afin de tenir compte de la multiplicité des formes de ce phénomène et de mieux arrimer les actions de prévention et d’intervention visant à répondre à leurs besoins.
Cochercheur.e.s
Céline Bellot, Université de Montréal; Catherine Chesnay, Université du Québec à Montréal; Jorge Flores–Aranda,
Université du Québec à Montréal; Annie Fontaine, Université Laval; Elisabeth Greissler, Université de Montréal; Carolyne
Grimard, Université de Montréal; Lisandre Labrecque–Lebeau, CREMIS; Sue–Ann MacDonald, Université de Montréal;
Guillaume Ouellet, CREMIS; Pierre Pariseau–Legault, Université du Québec en Outaouais